mardi 7 mai 2013

Savitri Devi

Savitri Devi est une dame franco-grecque qui réalisa une synthèse de son admiration pour Hitler avec sa propre version personnelle de l’hindouisme. Elle était née Maximiani Portas le 30 septembre 1905 à Lyon, en France, fille d’un père grec et d’une mère anglaise. Extrêmement douée, elle devait obtenir une licence en science et un doctorat en lettres. Très tôt, elle développa de fortes sympathies et antipathies politiques, et celles-ci deviendraient les principaux déterminants de son étrange itinéraire, qui inclut l’Inde.

Evolution idéologique

Quand Maximiani fut majeure, elle opta pour la nationalité grecque, et passa plusieurs années en Grèce. En 1929, elle visita la Palestine, où elle fut témoin du conflit naissant entre Palestiniens et colons juifs ; sa sympathie alla aux premiers. L’antisémitisme était une attitude prédominante dans la France d’avant 1940, à la fois à gauche et à droite, et elle s’en était imprégnée très tôt. Amoureuse de la culture grecque ancienne, Maximiani répudia le christianisme, bien qu’en conservant le préjugé antisémite de celui-ci. Sa principale objection au christianisme était son anthropocentrisme, la doctrine selon laquelle Dieu avait confié à l’homme la domination sur toutes les autres créatures. Cette critique de l’anthropocentrisme biblique a été récemment reprise par le mouvement écologique, dont la frange radicale nie que l’humanité ait plus de valeur que les autres espèces (juste!). Maximiani rejeta l’amour de l’humanité en faveur d’un vitalisme éthique qu’elle trouva dans le national-socialisme, avec son échelle de valeurs, centrée non sur ‘l’homme’ mais sur la vie.

A partir de son idéal de l’« hellénisme », elle se réorienta vers les doctrines aryennes propagées par les nationaux-socialistes.

Depuis Charles Darwin, la culture était vue par beaucoup comme un simple effet de la qualité biologique, et par conséquent la famille des langues indo-européennes était identifiée avec la race aryenne. L’ aryanisation  linguistique de l’Inde par les aryens blancs venus d’Europe formait un cas d’école complet de tout ce que représentait la vision du monde raciste à venir :

- d’abord, les Blancs avaient exprimé leur dynamisme naturel en voyageant vers les horizons lointains, à la différence des peuples indolents à la peau sombre qui ne quittent jamais leurs rivages ;

- ensuite, les Blancs ont prouvé leur supériorité en subjuguant les indigènes à la peau sombre ;

- puis, avec leur saine conscience raciale, ils avaient tenté de préserver leur pureté raciale en imposant le système des castes à eux-mêmes et aux natifs, empêchant autant que possible les mariages mixtes entre conquérants blancs et natifs de couleur.

- mais malheureusement, un certain mélange racial eut tout de même lieu et transforma les blancs en métis à la peau brune, leurs qualités intellectuelles et militaires se détériorèrent, et ils devinrent une proie facile et légitime pour les européens qui avaient préservé leur pureté raciale.

De cette façon, la Théorie de l’Invasion Aryenne (TIA) fut la pierre d’angle de la vision du monde raciste moderne. Comme Savitri Devi le raconta elle-même :

Dans le Troisième Reich, même les enfants des écoles savaient d’après leurs livres de classe que la race aryenne s’était répandue du Nord vers le Sud et l’Est, et pas en sens inverse.
Elle développa l'idée selon laquelle la caste est un système d’apartheid racial, avec les aryens comme castes supérieures et les aborigènes comme castes inférieures.
La connexion hindoue

Utilisant l’argent que son père décédé lui laissait, Maximiani se rendit en Inde et, excepté deux brèves interruptions, elle devait y rester de 1932 à 1945, et à nouveau en 1957-60 et en 1971-81. Elle étudia l’hindi et le bengali à l’école Shanti Niketan de Rabindranath Tagore, et voyagea autour du pays. Se sentant prête à faire face à une audience indienne, elle offrit ses services en tant que prédicatrice anti-chrétienne à la Mission Hindoue de Swami Satyananda à Calcutta. En 1937-39, sous son nom hindou de Savitri Devi [ déesse du soleil , NDT] , elle fit le tour des villages tribaux et fit organiser par les chefs des débats publics entre elle et les missionnaires locaux. Parfaitement familiarisée avec la mentalité et les méthodes de ses adversaires, elle pouvait détruire le crédit de la religion importée dans l’esprit des villageois, et empêcha ou défit de nombreuses conversions.

Pour Savitri Devi, l'hindouisme était un instrument de la race aryenne.

Durant ses années de prédicatrice, elle garda ses préoccupations non-hindoues pour elle-même, mais dans ses mémoires (Souvenirs et Réflexions d’une Aryenne, Delhi 1976), elle déclara qu’elle concevait sa mission de reconversion comme un exercice de tromperie :
Du point de vue aryen raciste, il est nécessaire de donner aux aborigènes les plus arriérés et dégénérés une (fausse) conscience hindoue.

En opposition avec les nationalistes hindous, mais en accord avec les marxistes et les castéistes indiens, elle pensait que le concept de  nation  et le programme du  nationalisme  ne pouvaient pas s’appliquer à l’Inde.

Elle développa l'idée très juste qu’une nation ne peut être constituée seulement d’individus racialement similaires, non de communautés racialement distinctes, ainsi qu’elle considérait les castes.

En tous cas, elle donna son assentiment à des affirmations couramment faites dans la littérature anti-hindoue, par exemple :

- L’islam et le christianisme sont des religions d’égalité ;

- les convertis de l’hindouisme à l’islam ou au christianisme ont été attirés par l’égalitarisme sans castes de ces religions ;

- l’Inde n’est pas et n’a jamais été une nation.



La connexion national-socialiste.
Après la guerre, Savitri Devi retourna en Europe pour un  pèlerinage  dans l’Allemagne dévastée. Elle commença à distribuer des tracts pro-nazis et fut arrêtée pour cela par les autorités britanniques. Condamnée à trois ans de prison [en avril 1949, NDT], elle se lia d’amitié avec ses codétenues : d’anciennes gardiennes des sections féminines des camps de concentration.
Les souffrances des vieux nationaux-socialistes sous la répression alliée formèrent le matériel de son premier livre ouvertement national-socialiste, Gold in the Furnace [L’or dans la fournaise] (1949) : elle voyait dans la défaite de 1945 un simple test pour les vrais hitlériens, qui en sortiraient endurcis et finalement victorieux.

Savitri Devi glorifia Hitler en tant qu’ homme contre le temps  qui tentait d’affirmer les vertus  aryennes  contre la dégénérescence des temps modernes.


En 1960, après une décennie de pérégrinations, durant laquelle elle utilisa souvent son nom de jeune fille pour entrer dans des pays où  Savitri Devi  était sur liste noire, elle s’installa en France, où elle gagna difficilement sa vie comme enseignante, s’attirant occasionnellement des ennuis en exprimant en classe des négations de l’Holocauste.
Après 1969, elle eut droit à une petite pension, juste assez pour pouvoir vivre en Inde. En 1982, déjà incapable de lire ou de marcher sans aide, elle se préparait pour une tournée de conférences en tant qu’invitée du Parti Nazi Américain. En route pour les Etats-Unis, elle séjourna dans la maison d’une amie près de Londres, où elle tomba malade et mourut d’un arrêt cardiaque pendant son sommeil. Ses cendres furent transférées à Arlington, en Virginie, où le Parti Nazi leur donna une place d’honneur dans son reliquaire.

Belgique, 16 novembre 1998
revue et corrigé par ordre Odiniste